Enrica Montrone, médecin hospitalier a l’Hôpital de Monopoli (BA – Italie), nous a raconté son expérience avec la beauté des soins:
Le 6 février 2018, je me rends à un cours de formation organisé par mon Unité Sanitaire. Je suis dans ma voiture et je conduis. Je suis médecin hospitalier. Je n’ai pas du tout conscience de ce qui va m’arriver. En fait, le titre du cours aurait dû me rendre méfiante : La beauté du soin. N’était-ce pas justement ce titre, si inhabituel pour un cours destiné aux professionnels de la santé, qui avait éveillé ma curiosité?
Quelle beauté s’est déchaînée ce jour-là!
Ce ne fut pas une expérience ordinaire. Par le biais de jeux, d’interactions, de lectures à voix haute, d’expériences rythmiques, d’écoutes musicales et bien d’autres choses encore, nous avons été appelés à entrer en relation, nous sommes devenus un groupe. Du coup, ayant un peu baissé les défenses du monde adulte et ayant enlevé la blouse ou l’uniforme de travail quotidien, nous nous sommes laissés guérir. De quelle façon ? Par des mots. Et par la voix de la poésie.
J’aime penser que des patients bien soignés peuvent à leur tour devenir un remède pour les médecins, comme une sorte d’effet miroir des bonnes pratiques. Est-ce que je suis en train d’exprimer un souhait trop grand ? En ce qui me concerne, j’ai certainement eu cette impression, au point que je porte encore en moi la réverbération de ce cours, un ensemencement efficace.